Voitures à l'hydrogène : éternelle promesse ou pari sur l'avenir ?

8 juillet 2020

Lorsque vous entendez parler des voitures à hydrogène, vous pensez peut-être à une technologie de pointe futuriste. Pourtant, le principe de fonctionnement de la pile à combustible qui alimente les voitures à hydrogène actuelles a été découvert en 1838 par le scientifique suisse Christian Friedrich Schönbein. Et la NASA utilise cette technologie comme source d'énergie pour les vols spatiaux habités depuis les années 1960. Mais qu'en est-il de ses applications sur Terre ... et plus précisément sur les voitures ?

Comment ça fonctionne ?

Comment ça fonctionne ?

Dans une voiture, l'hydrogène est stocké dans un réservoir spécifique. L'hydrogène va du réservoir à la pile à combustible. Via la pile à combustible, l'hydrogène entre en réaction chimique avec l'oxygène de l'air. Cela crée de l'électricité et de la vapeur d'eau. L'électricité produite est utilisée pour alimenter le moteur électrique. Les voitures à hydrogène ou FCEV (Fuel Cell Electric Vehicles) sont en fait des voitures électriques qui produisent leur propre électricité et dont le seul produit résiduel est de la vapeur d'eau. Sur le plan écologique, c'est une aubaine. De plus, vous n'avez pas besoin de brancher votre véhicule à une prise de courant. Faire le plein d'hydrogène prend environ cinq minutes et est comparable à un plein de LPG. Quant à l'autonomie, elle est comparable à celle des voitures modernes à essence et diesel.

Fiscalement

Sur le plan fiscal, les véhicules à pile à combustible étant des véhicules électriques et donc 'zéro émission', ils reçoivent le même traitement avantageux que les véhicules électriques à batterie (BEV). Depuis le 1er janvier 2020, les coûts des voitures entièrement électriques peuvent être déduits à 100 %. Les coûts de l'hydrogène sont également déductibles à 100 %.

Prometteur, mais offre trop faible

Tout semble réuni pour rencontrer un beau succès : conduite électrique, facilité d'utilisation d'une voiture à moteur à combustion, fiscalement avantageux... Pourtant, le véhicule à hydrogène n'est pas un succès commercial pour le moment. Depuis 2013, à peine 8.000 exemplaires ont été vendus dans le monde. La gamme de FCEV sur le marché aujourd'hui est très limitée et coûteuse. Seuls le Hyundai Nexo (67.768 euros hors TVA) et la Toyota Mirai (66.033 euros hors TVA) sont disponibles en Belgique. Les développements se concentrent actuellement sur les véhicules électriques à batterie, les hybrides rechargeables (PHEV - Plug-in Hybrid Electric Vehicle) et les hybrides complets (autorechargeables).

Sécurité

Une voiture à hydrogène est aussi sûre qu'une voiture fonctionnant avec un carburant conventionnel. Le ravitaillement en carburant est lui aussi sécurisé et les stations-service doivent répondre à des conditions strictes. Les voitures à hydrogène aujourd'hui en circulation ont toutes subi le cycle complet de développement des constructeurs automobiles - y compris les crash-tests - et sont homologuées pour une utilisation sur route.

Réseau : ça peut aller vite si...

Et puis il y a le réseau. Il n'y a actuellement que deux stations d'hydrogène en Belgique. Une à Zaventem et une autre à Halle. Une autre station est prévue à Wilrijk en 2021. En termes d'infrastructures, les choses pourraient aller vite si le gouvernement prenait des mesures. La Belgique dispose d'un avantage majeur : il n'y a pas moins de 613 kilomètres de pipelines d'hydrogène, avec des nœuds autour des ports de Gand et d'Anvers. La poursuite du déploiement des stations d'hydrogène devrait donc certainement être possible.

En l'absence d'initiatives gouvernementales, un certain nombre de constructeurs et de fournisseurs ont pris des initiatives. Toyota, Daimler, Honda, Hyundai et le groupe BMW ont uni leurs forces à d'autres parties telles que Shell et Total au sein du Conseil de l'hydrogène. Ce partenariat prévoit d'investir massivement dans la technologie et les infrastructures dans les années à venir, l'expansion du nombre de stations-service étant l'un des fers de lance. Il examinera également la manière dont l'hydrogène est extrait. Cela peut se faire de manière écologique (énergie éolienne et solaire) ou de manière moins écologique (par exemple à partir du gaz naturel).

Qu'attendre à l'avenir ?

Qu'attendre à l'avenir ?

La voiture à hydrogène a donc de nombreux atouts. Mais force est de constater qu'elle n'est pas rentable aujourd'hui. Le réseau limité de stations d'hydrogène et l'offre insuffisante de voitures à hydrogène abordables font encore obstacle au succès commercial pour le moment. Un cercle vicieux qui ne peut être rompu que par des partenariats entre les constructeurs automobiles et les fournisseurs d'énergie. Ou avec des incitants gouvernementaux, en se concentrant - comme dans d'autres pays - sur l'augmentation du nombre de stations d'hydrogène.

Une fois ces obstacles surmontés, la voiture à hydrogène, de par son autonomie plus importante, constitue un beau prolongement de la voiture électrique à batteries et une alternative durable à la voiture diesel, en plus d'être une solution pour les utilisateurs qui ne disposent pas d'installations de recharge satisfaisantes. Le mix des voitures à hydrogène et des voitures électriques à batteries rendent possible une mobilité automobile durable.